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« Jusqu'aux extrémités de la terre, vous serez mes témoins »
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 Dernière mise à jour
 le 17 janvier 2024

Monique Lacombe (Argentine)

Ce 11 Juin 2006

En ce dimanche de la Trinité, tout semble tranquille, même si à quelques pas de là, grouille une foule immense venue de divers horizons du NEA (Nord Est Argentin).
Les amis de la famille salésienne se sont rassemblés pour vivre ensemble la fin de semaine.
En Argentine, hier c’était tout le pays qui vibrait avec le Mondial. Heureusement, il a pu célébrer la victoire tant désirée.
Durant quelques semaines, toute la vie et le travail seront rythmés par des arrêts spontanés. À ce niveau, le pays vit une union et communion extraordinaire. Tout doucement, je me laisse modeler par cette communion.

Demain, notre communauté va ouvrir ses portes à l’Afrique. Arrive Jacqueline du Burkina. Elle est passée par le Canada durant l’hiver. Aussi, son dépaysement ne sera pas trop dur. Car le climat d’ici est assez rude. Apres la chaleur intense des mois dété, nous connaissons une vacillation impressionnante entre chaud et froid, entre sécheresse et humidité, entre vent très chaud ou vent glacial. Je retrouve ce climat qui m’avait surprise à Cordoba : le changement permanent. Nous avons sorti les pull en avril, et je pense que l’année va courir bien loin avant qu’ils soient mis au placard.

La province de Formosa montre au touriste une grande nouveauté. Presque tout le monde a une maison, souvent très petite pour une grande famille, mais au moins un toit et des murs en ciment permettent à la famille de s’abriter. _ Ainsi, des quartiers à l’infini, offrent ces petites maisonnettes, plus un petit terrain pour accueillir un jardin et agrandir la maison. En réalité, je ne suis pas encore entrée dans une maison pour vérifier comment c’est à l’intérieur. Mais ce que je sais, c’est le salaire de rien du tout de la grande majorité du petit peuple. Environ 40 euros par mois. Pour ce salaire de misère, le travail qui est demandé correspond à 20 heures par semaine.

Une grande surprise. Comme beaucoup de familles viennent de l’intérieur, le jardinage et les arbres fruitiers sont nombreux. (Pamplemoussier, citronnier, goyavier.) Ainsi la ville garde un aspect campagnard.
Tout près de chez nous, nous avons une ferme avec la variété la plus ample possible : chevaux, vaches, cochons, moutons, poulets, canards, oies, dindons ; comme cest la seule ferme du quartier, tous les animaux et oiseaux vivent au milieu du chemin !

J’ai découvert une variante incroyable. Hier, je visitais une dame catéchiste. Elle avait devant elle 16 enfants de 10 ans, garçons et filles. Elle n’a pas eu une seule fois besoin de dire : « Taisez-vous. » Ces enfants sont restés là, tranquilles, calmes. Sans parler, sans bouger, durant une heure. Je n’en croyais pas mes yeux. Quand elle a posé des questions, ils ont répondu, sans chahut. J’avais oublié que dans notre monde, cette réalité peut exister. S’il en est ainsi, je pourrais reprendre du caté. Mes nerfs ne vont pas se fatiguer.

Dans ce quartier, j’ai aussi rencontré une femme de 106 ans. Elle est superbe. Couleur ébène, elle montre un très grand âge, mais vit seule dans sa maison et se porte bien. Elle remet sa vie entre les mains de la Vierge de Caacupé, comme tous les paraguayens.

Je confie ma mission à vos prières. Mes amitiés à tous et chacun. Monique