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 Dernière mise à jour
 le 17 janvier 2024

LA FIDELITE A L’ESPRIT


« Je crois que dans tous les cas il serait nécessaire de recommander de ne rien changer à l’esprit… Faire ce que notre fondateur a voulu faire, et comme il l’a voulu »
Père Planque au Cardinal Barnabo, le 12.12.1868

Qu’est-ce que la fidélité ? Comment pouvons-nous la comprendre aujourd’hui ?

La question n’est pas de savoir à quoi nous aurions dû être fidèles dans le passé ; elle est plutôt de savoir à quoi nous devons être fidèles aujourd’hui même.

La fidélité signifie que nous acceptons de changer afin de demeurer le même. Elle ne consiste pas à demeurer sur place, mais à cheminer sans cesse.

La fidélité rend la croissance possible en nous obligeant sans cesse à faire des choix ; à nous frayer toutes sortes de chemins à travers la vie. La personne fidèle surmonte sa peur du présent et des défis qu’il comporte pour s’ouvrir à un avenir rempli de possibilités.

Le succès d’un changement éclairé suppose qu’au moment où il s’effectue, certaines choses, des choses importantes en l’occurrence, demeurent absolument stables ; cela suppose qu’il y ait encore quelque chose susceptible d’assurer notre équilibre et que nos pieds reposent toujours sur un fondement qui demeure inébranlable, quelles que soient les modifications survenant dans le monde qui nous entoure. Et c’est justement là le point de départ de la vraie fidélité. La fidélité est le fait de procéder à tous changements jugés nécessaires, de telle sorte qu’en prenant appui sur ces idéaux qui ont jusqu’à maintenant fondé la conduite de notre vie, nous puissions tendre à l’accomplissement d’autres idéaux auxquels nous sommes toujours demeurées fidèles.

En préservant ce qui favorise son bien propre plutôt que l’avènement de ce qui doit advenir afin de répondre à l’appel que l’Évangile nous adresse aujourd’hui, une communauté en vient elle-même à pervertir l’idée de fidélité ; la communauté cesse d’être fidèle, et non pas les membres qui ont Å“uvré à son épanouissement.

La fidélité est cette aptitude à évoluer librement dans la vie en réponse à l’appel que nous adressent nos idéaux indéfectibles, ces idéaux qui nous invitent, où que nous soyons, à nous rendre là où il est nécessaire que nous nous rendions si jamais nous devons réaliser et sauvegarder de tels idéaux.

Etre fidèle à l’exigence perpétuelle de choisir entre les bonnes et les mauvaises choses, et cela afin de toujours pouvoir nous engager envers ce qui nous convient le mieux plutôt qu’envers ce qui nous suffit purement et simplement, voilà bien ce qui éprouve la fidélité jusqu’à la moelle.

Quelle que soit l’exigence de changement qui s’impose à notre vie, il ne s’agit jamais que de veiller à être près de Dieu, à demeurer en lui, à le rechercher comme fondement sur lequel reposent non seulement les changements de notre propre vie, mais de toute vie.

Lorsque le monde tel que nous l’avons connu s’effondre, lorsque la vie telle que nous l’avons vécue ne vaut plus rien, la fidélité exige que nous considérions les nouvelles questions comme un appel de Dieu à croître davantage, soit en nous engageant dans la nouvelle situation, soit en nous enfonçant plus profondément dans l’ancienne.

La fidélité exige que nous demeurions loyales à la rechercher elle-même en refusant toute halte définitive en cours de route. Ainsi, lorsque nous refusons d’accueillir les questions de la vie au profit du confort intellectuel, de l’approbation sociale ou de notre sécurité personnelle, il est clair que nous avons échoué à demeurer fidèles à la vie, peu importent nos prétentions à cet égard.

Le Conseil d’Afrique francophone

(Source : La Nouvelle n°52, Octobre 2006, p.3-4)

En date du : 3 novembre 2006


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