Continent
« Jusqu'aux extrémités de la terre, vous serez mes témoins »
Sœurs Missionnaires Notre Dame des Apôtres
Continent
 
 Dernière mise à jour
 le 17 janvier 2024

SUR LES TRACES …


Arrivée le 24 septembre 2005 à N’Djamena, la Régionale et moi prenons la route pour Sarh avec une occasion, en octobre. Nous voilà parties en compagnie de 4 autres personnes dans une double-cabine et la bâche pleine à craquer de bagages. En plus, la voiture a des réactions pas très rassurantes, vu la fumée qu’elle dégage. Cependant nous prenons courage espérant une amélioration.

J’ai l’occasion de voir de mes yeux l’endroit inoubliable où à jamais nous a brusquement quittées notre sœur Christiane. Je ne vous dis pas l’émotion ressentie, tant elle est grande.

Tout doucement, nous arrivons à Moundou à une heure qui fait monter des doutes dans l’esprit. Arriverons-nous à destination aujourd’hui ? Où dormirons-nous ? Car c’est encore la moitié du chemin qu’il reste à parcourir, et la route n’est pas bitumée. Suite à une discussion à ce sujet entre nous ; exceptée moi qui ne connaissais ni le commencement ni la fin de cette route, nous concluons finalement de dormir à Koumra et de continuer le lendemain. Après cet échange, nous reprenons la route à une heure avancée. Nous arrivons de ce fait à 21h15 à Koumra.

Et subitement, la décision de dormir change ; il n’est plus question de dormir là, mais de continuer. Sur les 6 que nous sommes, 4 sont d’accord pour continuer le voyage, sauf ma sÅ“ur et moi. Comme vous le savez, Démocratie oblige ; nous sommes donc contraintes de nous soumettre à la décision du groupe. Nous poursuivons notre route avec la peur au ventre.

Nous dépassons Bédaya et à 5 km de là, comme pour couronner le tout, nous entendons un grand bruit. Qu’est-ce que c’est ? Et bien, c’est une explosion dans le capot de la voiture. La peur est grande, oui très grande. Nonobstant les efforts et la disponibilité des uns et des autres, la voiture n’est plus en état de poursuivre son travail.

Nous décidons de passer la nuit dans ledit village, logées chez le chef chrétien. Nous rencontrons Dieu dans cette famille qui nous cède sa case. Le sommeil est loin de mes yeux et ma sœur ne cesse de me réconforter, moi qui pour la 1ère fois foule le sol tchadien avec tant de difficultés.

Notre voiture, celle qui a vécu les événements de l’an passé est venu nous chercher. C’est donc finalement le dimanche 10 octobre que la ville de Sarh me souhaite la bienvenue chez elle, et avec joie, nous retrouvons nos sœurs.

Si j’ai titré la page « sur les traces », c’est parce que durant tout le trajet je n’ai cessé de penser à nos 1ères sÅ“urs. Ces femmes qui ont tout donné par amour et y ont laissé leur vie, ces routes pires que celles que nous avons aujourd’hui, et qu’elles ont parcourues avec beaucoup de joie. Oui, assise dans cette case, j’ai laissé défiler dans ma tête ce passé de ces Saintes femmes - Apôtres de cÅ“ur et d’esprit. « Sur les Traces », c’est pour leur rendre hommage, leur dire merci pour le don de leur vie et de leur expérience. J e tiens à saluer la mémoire de toutes celles qui ont donné leur vie pour la mission, toutes celles qui ont parcouru ces routes. Qu’elles nous obtiennent à toutes d’être des femmes – apôtres, selon le cÅ“ur du Père Planque, pleines d’espérance et d’audace.

Sœurs Aînés NDA, dont la vie et la mort
ont crié Jésus-Christ
sur les routes d’Afrique ;
SÅ“urs Aînées NDA, priez pour nous !

Marie – Ange Olga KONE

En date du : 15 mars 2006


Forum