4 jours pour « oser la rencontre », avec les lycéens du diocèse de Lyon

Sœurs Odile Hermann et Sonia Ojeil, engagées dans les aumôneries des lycées (Décines et Saint-Irénée), ont participé à ce premier grand rassemblement diocésain, à l’initiative de la pastorale des jeunes du diocèse et des aumôneries de l’Enseignement public, de l’Enseignement catholique. Plus de 190 jeunes ont répondu à l’invitation.

Les objectifs de ce temps entraient bien dans l’esprit de Taizé :
  Rencontrer d’autres jeunes d’ici et d’ailleurs
  Faire l’expérience de temps de silence
  Ã‰couter comment Dieu s’adresse à nous dans la prière
  Prier avec une communauté
  Se laisser rencontrer par le Christ
  Relire sa vie quotidienne à la lumière de l’Évangile
  Partager ses questions, ses convictions, ses espoirs
  Rencontrer notre évêque, le cardinal Philippe Barbarin

Les jeunes m’ont surprise par leur sérieux, surtout pendant les temps de prière, de silence, de réflexion personnelle et collective.

Le carnet remis par l’équipe des organisateurs diocésains les a beaucoup aidés. Mais aussi la communauté de Taizé a eu le souci de favoriser la rencontre du groupe avec l’ensemble des personnes venues prier à Taizé (par les feuilles de chant, les fiches bibliques en diverses langues, la constitution des groupes pour les partages).

Les frères ont témoigné du sens de la croix pour eux, avant le temps de prière autour de la croix du vendredi soir. Dans chacun de leur enseignement, ils reliaient un événement de leur vie à la lecture de l’Évangile. La simplicité de leur partage a révélé la profondeur de l’écoute des jeunes.

Tous les soirs, chaque groupe prenait un temps de relecture de la journée. Dans mon groupe, une lycéenne m’a souvent questionnée sur les sœurs de ND des Apôtres et a souligné notre différence, en particulier notre accent mis sur la simplicité.

Les jeunes ont essayé d’entrer dans cette vie que les moines nous ouvraient pendant ces quatre jours. Ceux que j’accompagnais en sont revenus très marqués et aimeraient poursuivre l’expérience.

La qualité du silence de 15 minutes, plus forte que le bruit des téléphones, des Mp3 en continu, les a rendus attentifs à l’intériorité.

L’alimentation a également été une découverte : manger, c’est d’abord manger pour vivre. La faim que certains ont ressentie les a fait se rapprocher du sens du carême. Parler de la faim dans le monde n’est plus une abstraction, un sujet dans les médias. Les petits gestes de solidarité qui ont pu se vivre autour des repas ont également favorisé un rapprochement entre les jeunes et aussi avec nous. La vie monastique, par son ascèse, a marqué ces jeunes qui se préparent à la confirmation.

Le cardinal Barbarin est venu rencontrer le groupe des jeunes samedi soir, au retour de son voyage en Égypte. Il leur a parlé pendant plus d’une heure (sur le signe de la croix, l’écoute de la Parole de Dieu, la pratique de l’Eucharistie, les différentes vocations dans l’Église, et le témoignage que chacun est appelé à rendre à l’Évangile). Il leur a indiqué les diverses initiatives du diocèse pour les jeunes, groupes, marches, rassemblements, pour les encourager à ne pas rester à ce qu’ils avaient découvert et à ne pas rester seuls. Là se puise le courage pour continuer à la suite du Christ. Puis l’évêque a répondu aux questions des jeunes.

J’ai vécu cette rencontre comme une évangélisation : voir comment ces jeunes, que je croyais connaître, étaient assoiffés et vraiment participants aux diverses démarches proposées, m’a vraiment renouvelée. Le carême va arriver, et j’ai été préparée à y entrer avec beaucoup de bonheur.

Les objectifs de la rencontre ont été atteints, alors qu’ils semblaient bien ambitieux ! Nous allons nous retrouver à l’aumônerie pour une relecture et je sais que les jeunes comptent sur nous pour les aider à tenir ce cap et à aller plus loin.

Odile et Sonia