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« Jusqu'aux extrémités de la terre, vous serez mes témoins »
Sœurs Missionnaires Notre Dame des Apôtres
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 Dernière mise à jour
 le 17 janvier 2024

Marie-Thérèse Tardy (Tchad)

Sarh, décembre 2005

Chers parents et amis,

Nous voici arrivés à la fin de l’année. Comme souvent, nous trouvons qu’elle a passé très vite, et pourtant en janvier dernier, nous voyions se dérouler devant nous douze mois à remplir. Pour chacun et chacune, cette année a eu son lot d’imprévus, de souffrances sans doute, mais aussi de joies. Sans doute comme les années précédentes !

Pour ma part, les évènements imprévus n’ont pas manqué, mais après coup, je rends grâce au Seigneur qui m’a permis de faire diverses expériences.

Depuis juin, je me trouve donc à Sarh, au sud du Tchad. Petit à petit, j’y fais mon trou, comme on dit. Après tant d’années passées au Bénin, je suis comme la nouvelle missionnaire débarquant dans un nouveau pays (l’âge en plus !). Mais c’est une richesse que d’avoir à connaître une nouvelle population, une nouvelle culture. Si la population semble moins spontanée, plus méfiante, cela tient sans doute un peu à toutes les violences qu’a connues ce pays depuis plus de 30 ans. La situation économique et sociale se dégrade, ce qui est dû surtout à une mauvaise gouvernance. Le pétrole n’a pas apporté le bien-être promis et espéré, à cause des détournements. Et comme toujours ce sont les plus pauvres qui en font les frais.

L’Église, encore jeune (50 ans d’existence environ), est dynamique. Le clergé local augmente ; dans le diocèse 3 nouveaux prêtres ont été ordonnés le 26 novembre dernier. Mais les missionnaires ont encore une place importante. Les paroisses sont structurées en communautés de base sur lesquelles repose une partie de l’organisation. La ville de Sarh compte 4 paroisses. Nous faisons partie de la paroisse-cathédrale, comprenant trois prêtres diocésains. Les activités sont nombreuses.

Dans la communauté, nous sommes 4 sÅ“urs :

Margherita, italienne travaille dans un centre de santé qui accueille surtout des sidéens. Elle côtoie la souffrance, la misère et l’exclusion chaque jour, mais aussi la joie de voir certains malades reprendre goût à la vie grâce aux traitements antirétroviraux.

Marisa, italienne aussi, vient d’arriver de N’Djamena et va travailler sur la paroisse.

Marie-Ange, jeune sœur ivoirienne, fait ses premiers pas dans la vie religieuse en travaillant à l’école avec des enfants de CE1. Il lui faut beaucoup de patience pour leur apprendre à lire, à écrire et compter, mais ses efforts ne sont pas inutiles.

Enfin, je partage mon temps entre le SAVE (Service audio-visuel diocésain) où je travaille à certaines publications, et la paroisse où je coordonne la catéchèse des adultes en français.

En cette fin d’année, nous ne pouvons pas oublier les évènements douloureux vécus il y a un an : l’agression de nos sÅ“urs de Sarh sur la route de N’Djamena qui a coûté la vie à Christiane, mais nous savons qu’elle continue de veiller sur cette population qu’elle aimait tant. Nous sentons sa présence et son soutien.

A chacun et chacune d’entre vous, je souhaite de bonnes fêtes de Noël et de nouvel an. Que l’année qui vient vous apporte la joie, l’espérance, la paix auxquels tout le monde aspire.

Je vous assure de ma prière fraternelle et de toute mon amitié.

Marie-Thérèse