Pages d’histoire
 Sommaire :
En France
Dans le monde
Photos d’époque
En France
Vénissieux par Sr Claude-Marie Echallier.
Le 44 de la rue Ernest Renan :
La Maison-Mère : 1881-1971
En 1876, le père Augustin Planque – qui était le premier supérieur général de la Société des Missions Africaines de Lyon – fonda la Congrégation de Notre-Dame des Apôtres en lui donnant pour objectif principal l’évangélisation en Afrique. Le premier lieu de rassemblement des sœurs fut un local très modeste, situé Grande-Rue de la Guillotière, à Lyon. Mais il fallut bientôt une vraie maison plus vaste et mieux adaptée. C’est alors que le Père Planque décide d’acheter un terrain au Moulin-à -vent, tout près de l’église des Sauterelles, afin d’y construire ce qui deviendra la Maison-Mère de la Congrégation. C’était en 1878.
Mais la nouvelle maison ne fut prête qu’en juin 1881. À cette époque, elle comprenait seulement la moitié de ce grand bâtiment que tout Vénissieux a bien connu par la suite jusqu’en 1995 (date de sa démolition).
À cause des événements politique du temps, le Fondateur voulut faire de son couvent une école et il en obtint l’autorisation de l’Inspection académique de Lyon. C’était bien en effet une maison d’enseignement où les futures missionnaires poursuivaient leurs études avant de partir pour l’Afrique. De plus, l’école était ouverte aux enfants du quartier pour les classes élémentaires. Cela dura jusqu’au début du siècle où les lois sur les Congrégations retirèrent aux religieuses le droit d’enseigner. La maison redevint alors couvent et noviciat, et ne fut jamais inquiétée.
Quand arriva la guerre de 1914, les supérieures décidèrent de se mettre à la disposition des Hospices Civils de Lyon et de la Croix-Rouge française pour l’accueil et le soin des blessés. Devenue l’hôpital 111, jusqu’en 1918, la Maison-Mère reçut de nombreux blessés avec un corps de médecins de Lyon, tandis que les sœurs les secondaient comme infirmières et aides-soignantes.
La construction de la maison fut achevée entre 1930 et 1932 : le deuxième corps du bâtiment allait en doubler l’importance avec de grandes salles, dortoirs et réfectoires pour accueillir les nombreuses missionnaires.
En 1939-40 et jusqu’à l’armistice de 1945, tout le secteur de Saint-Fons et de Vénissieux allait être durement touché par les événements de la Seconde guerre mondiale et devint à plusieurs reprises la cible des bombardements aériens. De cette époque qui a vu tant de misères et de deuils, datent les liens de solidarité qui se sont noués encore plus fortement entre le quartier et les sœurs. Tous et toutes se rendaient de mutuels services et essayaient de venir en aide à ceux qui étaient dans le besoin et dont la vie même se trouvait en péril.
Au fil des ans et jusqu’en 1971, les relations s’étendent et se font toujours plus chaleureuses avec les habitants du Moulin-à -Vent. Nombreux sont ceux, qui, en cette période, connaissent le chemin du dispensaire ou attendent chez eux la visite des sœurs infirmières. Les contacts ont été fréquents autour de la paroisse, avec les enfants qui viennent au catéchisme, les jeunes et leur famille… quant aux Journées de charité, elles restent inoubliables pour tous.
Mais en 1971, cette maison devenue trop grande, en raison de la diminution massive des vocations, est vendue.
Le fruit de la vente a permis de construire l’actuelle Maison Provinciale, 7 rue Marcel Achard à Sainte-Foy-lès-Lyon. C’est alors que le Conseil Général, quelques années plus tard, a quitté Lyon pour Rome.
Une cité de transit : 1973-1993
En 1993, la cité devenue insalubre, est démolie.
Un immeuble : 1997
En 1997, construction d’un immeuble, le Maire demande une Communauté NDA.
En Juin 2005, nous quittons l’appartement.
Les NDA en Ille-et-Vilaine, hier . . .
Mai 1924 - novembre 1933
Nous sommes arrivées en Ille-et-Vilaine en 1924, à Rannée, petite commune à 5 km de la Guerche de Bretagne, à la limite de la Mayenne, pour ouvrir un postulat.
L’Eglise et le postulat de Rannée en Ille-et-Vilaine
Rannée faisait partie « d’un programme de recrutement » aux quatre coins de l’hexagone : postulat
de Baudonne en 1921, juvénat de Flanville en 1922, postulat de Moosch en 1925, postulat de Saint-
Omer en 1927.
Sans doute la première « plaquette » NDA est éditée à la même époque, le 24 août 1924.
Une maison et une ferme avaient été mises à notre disposition par la famille Dutertre.
Parmi les soeurs qui ont été à Rannée :
Soeur François-Marie (Rosalie Nicolet, Soeur Aloysia (Marie-Louise Potiron), Soeur Marie-Joseph (Marie-Joseph Gendry, Soeur Gertruda (Annie Dekker, Hollandaise, Soeur Pierrina (Eva Bianchi, Italienne, Soeur Eugène (Thérèse Burg), Soeur Victorine (Carlotta Ossola, Italienne).
Les postulantes travaillaient à la ferme : soin des vaches, des cochons, d’un élevage de poules et de
lapins. Les soeurs avaient l’entretien de l’église, des ornements et du linge de la sacristie.
Elles faisaient aussi le catéchisme aux enfants des écoles :
« Il est trois heures, et ce dimanche 9 septembre, les
cloches carillonnent gaiement.
… petits chinois, petits païens s’avancent ; ils sont
conduits par une fillette de 10 ans (la première du
catéchisme) portant le blanc costume des Soeurs
Missionnaires de Notre-Dame des Apôtres. »
Fête de la Sainte Enfance à Rannée, Etoile du missionnaire, p.158
Le 18 juin 1933, Soeur Ludovic, supérieure générale, écrit une lettre à Soeur Gabriel (Anne-Marie Lichou) supérieure de Rannée : « Je voudrais que vous alliez trouver Monseigneur et que vous lui demandiez s’il n’aurait pas une oeuvre à nous confier (pas de classe) mais oeuvre de jeunesse, hôpital,cela pour essayer de rester dans le diocèse de Rennes. S’il n’y a rien à faire du côté de l’Evêché, on verra ailleurs, mais vraiment pour le recrutement, Rannée n’est pas le rêve. »
En juillet, deux postulantes quittent Rannée pour la Maison-Mère à Vénissieux. Elles voyagent avec une
jeune fille de Mayenne, Odette Monnier, qui doit rentrer en septembre au postulat de Vénissieux.
Fin juillet, Soeur Gabriel reçoit les permissions nécessaires pour liquider Rannée : « Tout doit être vendu
de ce qui a été semé et acheté par nous, récolte, fruits… à Rannée ».
La maison est fermée officiellement le 1er novembre 1933.
Les religieuses de la congrégation de Sainte Marie de Gacé dans l’Orne prennent notre relais de 1933 Ã
1960. Elles viennent de l’Hôpital de la Guerche-de-Bretagne et ouvrent une maison accueillant des
dames pensionnaires et assurent un service de gardes-malades.
Octobre 1933 à 1935 ?, Paramé, près de Saint-Malo en Ille-et-Vilaine, sur la Côte d’Emeraude
Nous n’avons que très peu d’informations sur Paramé. L’Etoile du missionnaire, en 1934, mentionne
l’ouverture de la clinique de Paramé.
La clinique Sainte-Marie, sanatorium, face Ã
la mer, tenu par des religieuses depuis 1903, est
achetée par le docteur Page. Le sanatorium est
agrandi. Son gendre, le docteur Ferey, en prend
la direction. C’est avec lui que soeur Gabriel va négocier
l’arrivée des soeurs à Paramé.
Sanatorium Sainte-Marie de Rochebonne, dans Saint-Malo, 2000 ans d’histoire, par Gilles Foucqueron, t. 2, I-Z, p.1389
Le 22 septembre 1933, Soeur Marguerite-Marie, conseillère générale, écrit à Soeur Gabriel, supérieure de
Rannée : « Vous devrez expédier à Paramé le linge de la chapelle, les ornements, chandeliers, vases
sacrés, en un mot toute la chapelle. Vous avez dû voir la chapelle de la clinique de Paramé ? Si les bancs
de votre chapelle peuvent faire là , vous pourrez les expédier aussi. »
Le 23 octobre 1933, Soeur Catherine, du conseil général, écrit à soeur Gabriel : « Nos petites soeurs
partent après-demain, mercredi, pour leur destination à Paramé. Mère Claude, supérieure de Sainte-Foy
(l’Hôpital de Sainte-Foy), les accompagnera et restera avec elles jusqu’à l’arrivée de Mère Thomaïde.
Soeur Claude, Antoinette Trigodet, est décédée à Haute-Goulaine en 1978. Soeur Thomaïde, Clémentine
Schmitt, est décédée à Méadi (Egypte) en 1968.
D’après Soeur Faustin, interviewée en août 2003, les soeurs seraient restées deux ou trois ans à la
clinique de Paramé. Une communauté a été mise à disposition d’une clinique tenue par un médecin.
La date du retrait des soeurs de la clinique de Paramé est inconnue.
Mais l’idée d’une implantation dans le diocèse de Rennes n’est pas abandonnée.
En octobre 1939, nous signons un bail de location d’une maison située au 128 rue de l’Alma à Rennes, où nous ouvrons le postulat de Rennes. (cf. le tableau de « La marche en avant de la Congrégation depuis 1939 », l’Etoile
du Missionnaire - janvier 1946)
Rennes – 128 rue de l’Alma
1939-1944
Témoignage de Soeur Jeanne Ory (Léopold)
« Je suis arrivée à Rennes le 12 septembre 1943, en pleine guerre, au 128 rue de l’Alma, dans une
maison louée. La communauté comprenait : Soeur Mathilde Diss, supérieure, parlant allemand et anglais, les Soeurs
Evelyne El Baz, Mélanie Eid, Thérèse-Martin Dupas, Cornélia Commandeur, Emma Wehrli et Bernard Stenz.
La vie matérielle était dure. Nous avions des tickets pour l’alimentation et les vêtements. Un petit jardin
nous fournissait les légumes. Nous avions un poulailler et un clapier. Tous les matins, à bicyclette, je
cherchais le lait dans une ferme, la dame nous le donnait gratuitement et ajoutait souvent des anguilles
de son étang. Ses enfants venaient au catéchisme et au patronage chez nous. Les jours de marché nous y
allions, Soeur Evelyne et moi, avec une carriole que les marchands remplissaient gracieusement. La
quête nous rapportait, outre de l’argent pour les missions, des oeufs, des poulets, des lapins vivants.
Notre travail principal était la quête dans toute la région, sauf à Rennes où nous pouvions quêter au mois
de décembre uniquement pour le noël des enfants. Nous y allions deux par deux. Lorsque nous allions
loin, jusqu’en Côte d’Armor, il nous arrivait de rester quinze jours hors de la communauté, logeant soit
chez des religieuses, soit chez les recteurs. L’après-midi du dimanche, dans les grands bourgs, nous passions des diapositives. La séance se terminait par la quête pour les missions. Les gens venaient nombreux et se montraient très généreux.
En dehors de la quête, j’assurais à la maison la couture pour la communauté. Je faisais le catéchisme aux
petites filles de l’école laïque, tous les jeudis matins. Soeur Evelyne avait les grandes. L’après-midi,
nous les emmenions en promenade. Le dimanche nous les accompagnions à la messe à la cathédrale.
Pendant les vacances scolaires nous allions avec les enfants de l’école laïque en camp, pendant deux
mois, dans la forêt de Paimpont. Nous assurions nous-mêmes le ravitaillement, la cuisine, la lessive et
l’animation des camps.
Lors des bombardements, les gens venaient dans notre abri. Chacun apportait sa couverture et son
masque à gaz. Notre maison n’a subi que quelques petits dommages, mais celle du propriétaire a été détruite. Il nous a fallu quitter la rue de l’Alma pour le boulevard Voltaire. »
La maison du 128 rue de l’Alma n’existe plus aujourd’hui.
Rennes– 2-4 boulevard Voltaire
1944-1951
Le témoignage de Soeur Jeanne Ory continue…
« Au boulevard Voltaire, nous occupions, au n° 2, le 1er
étage et les mansardes, tandis que le propriétaire, veuf,
occupait le rez-de-chaussée.
Au n° 4, des chalets ont été aménagés en cuisine, salle Ã
manger, salle d’accueil pour les parents, et de catéchisme
pour les enfants, en parloir où venaient des Américains,
surtout l’aumônier, prêtre responsable des prêtres
allemands prisonniers. Il apportait les aubes de ces
prêtres pour les réparer avec du tissu blanc récupéré dans
des sacs de farine. En contrepartie, il nous donnait des
boîtes de conserves et du vrai savon, manquant
totalement à cette époque.
Cet aumônier rassemblait les enfants, leur parlait, animait
leurs réunions, car le curé de la paroisse avait été tué lors d’un bombardement en venant chez nous.
Les bombardements continuaient toujours, mais par les Anglais cette fois, pour déloger les Allemands
qui occupaient encore la gare et l’avenue de la gare.
Une intense bataille a fait rage entre les Allemands et les Américains, jusqu’au 3 août 1944. Ce jour-là ,
une pluie de 6000 obus s’est abattue au nord de Rennes.
C’était très éprouvant pour nous.
Le 4 août, à 10 heures du matin, les chars américains entraient sur la place de l’hôtel de ville.
Rennes était libérée.
Jusqu’en 1951, les soeurs ont continué de faire du catéchisme, du patronage, tout en rencontrant les
jeunes filles de la région qui voulaient rentrer en NDA, avant de les orienter vers Vénissieux.
La maison du 2-4 boulevard Voltaire existe toujours aujourd’hui. »
Claire-François Mason
(Ã suivre)
La maison de Lourdes a été achetée en 1937 et transformée en 1966 en maison de repos et convalescence. De nombreuses sœurs y ont travaillé, jusqu’en 2002.
La maison de Pommiers
Bref historique de la maison, la « Grand’Maison » comme on l’appelle encore dans le pays, d’après les notes rassemblées par Monsieur Joseph BALLOFET, historien du Beaujolais et appartenant à une vieille famille de Villefranche sur Saône.
Dans la région, les châteaux sont nombreux et c’est l’un d’eux, celui de POMMERIEUX qui nous intéresse. Deux versions sur son origine : il daterait selon les uns du XVIIe siècle et appartenait à une dame LALLIER, également propriétaire d’une grande partie des bois d’Alix. Après avoir connu plusieurs propriétaires, il aurait été vendu en 1765 à Benoît Jacquet de la Colonge qui l’aurait fait reconstruire.
Selon les autres, il aurait été construit au XVIIIe siècle par Louis JACQUET, riche marchand toilier de Villefranche et père de Benoît Jacquet de la Colonge.
Quoi qu’il en soit, c’est à partir de 1765 que l’on peut suivre l’histoire du château de façon certaine.
Benoît JACQUET De La COLONGE avait épousé en 1758, Catherine de Prohenques dont il eut deux filles. La première, Louise, mourut en bas âge, la seconde Anne-Benoîte, hérita du château de POMMERIEUX. Le chroniqueur dit en parlant d’Anne-Benoîte qu’elle était « jolie, douce, aimable, extrêmement bien faite, musicienne, riche de 100 000 écus ! » Elle épousa en 1779 le marquis Henri François COLMONT de VAULGRENAND, d’origine châlonnaise. Leur fils unique, Camille Gabriel naquit au château de Pommérieux.
Pendant la Révolution, Monsieur de Vaulgrenand fut accusé de conspiration contre la République. Il fut arrêté ainsi que sa femme et ils furent conduits à la prison des Recluses à Lyon. Acquittés une première fois à Lyon, ils furent à nouveau arrêtés et déférés cette fois devant le tribunal révolutionnaire à Paris. Ils furent condamnés
à mort et exécutés le 5 juillet 1794, place du Trône.
Pour la petite histoire, le chroniqueur raconte que le 8 décembre 1793, un paysan cherchant des lapins dans une carrière à Pommiers découvrit sous une voûte, les terriers de Vaulgrenand, la liste des censitaires et diverses lettres. Les officiers municipaux aussitôt avertis, saisissent les papiers et interrogent les domestiques. Une servante avoua avoir jeté une caisse d’argenterie dans une pièce d’eau. On repêcha cette caisse et en fouillant le château on trouva encore de l’argenterie et des bijoux.
Ces faits sont-ils à l’origine du « trésor » prétendument toujours caché à Pommérieux et pas encore découvert ?
Camille de Vaulgrenand vendit le château en 1810. Depuis lors, la propriété changea maintes fois de propriétaires, jusqu’en 1934, date à laquelle la Congrégation l’acheta, avec une partie des terres.
La nouvelle fondation de Pommiers vue par cinq novices Missionnaires
Extrait de « L’Etoile du Missionnaire » n°10, octobre 1934
"Le 29 juin, fête de saint Pierre et saint Paul, Révérende Mère Catherine et Révérende Mère Eugénia, accompagnées de trois Sœurs professes et de cinq novices missionnaires, quittaient pour quelques jours la chère Maison Mère.
Surchargées de paquets et de valises, il leur fallait encore s’embarrasser d’un parapluie… A en juger par l’eau qui coule, les grâces doivent être nombreuses !
Mais… qu’est-ce que ce départ ?... sans la perspective de prendre le bateau… sans cérémonie d’adieu préalable ? Vraiment c’est intrigant !
[...]Un coup de sonnette… et « la Grande Maison » ouvre ses portes à deux battants, heureuse de recevoir de nouveaux hôtes, après avoir été fermée pendant deux ans. […] Une inspection rapide de l’ancien château nous amène sur le balcon de la façade (ouest) Quel splendide panorama ! En bas, un parc magnifique s’étale sous nos yeux : plus loin, sur le flanc des coteaux, les vignes du Beaujolais étendent leurs rangs serrés, et tout au fond, dans le lointain brumeux, semblant se perdre dans l’infini, les montagnes dressent leurs silhouettes bleuâtres. […]
[…] Chères jeunes filles, retraitantes ou convalescentes, qui aurez le bonheur d’habiter cette maison arrosée de nos sueurs, et d’y goûter la paix qu’on y éprouve inévitablement, nous nous réjouissons de votre bonheur, de la facilité avec laquelle vous pourrez faire d’agréables promenades, et même rendre visite à la Madone dans le petit oratoire surmonté de sa statue qui domine la contrée ( N.D. de Buysante.)
Que dire encore du pèlerinage d’Ars (distant de quelque dix kilomètres) tout cela est bien fait pour attirer les âmes à Dieu .[…]"
LES SÅ’URS NDA A Pommiers
En 1934, la Congrégation ouvrit tout d’abord à Pommiers une pension pour dames. Certaines y faisaient des séjours plus ou moins longs, le temps de rétablir une santé déficiente, d’autres y restaient jusqu’à la fin de leurs jours.
Durant la guerre, en 1943, le Noviciat, pour échapper aux bombardements de la ville de Lyon, fut accueilli à Pommiers.
Durant ces sombres années, la Communauté de Pommiers comme plusieurs autres d’ailleurs, a hébergé et caché des personnes recherchées par les services allemands, dont des jeunes filles juives. L’une d’elles, devenue Madame Gisèle GIVITZA, a été reçue dans notre maison en septembre 1943. Elle avait 19 ans et sa sœur venait d’être déportée. Durant son séjour, elle a passé le diplôme d’enseignement ménager, qu’elle a précieusement conservé. Elle se souvient de Sœur Agnès Hégron, Simone Penel, Cécile Heinrich, et de plusieurs autres Sœurs aujourd’hui décédées.
C’est à cette époque que Sœur Raphaëlle TORRIERO a connu les Sœurs NDA à Pommiers. Elle y venait en vacances avec des jeunes filles du patronage de Villeurbanne.
En 1949, en coexistence avec la pension pour dames, s’ouvrit une école ménagère pour les jeunes filles de la région. Elle fonctionna quelques années, puis devant les besoins de nos Missions en ce domaine de l’enseignement ménager, l’école fut fermée.
Depuis 1951, la « Grande Maison » est devenue une maison de repos et de retraite pour les SÅ“urs.
Malades ou en retraite, les Sœurs de Pommiers sont des missionnaires à part entière et la maison reste ouverte à la vie du village. Durant de longues années, les Sœurs se sont activement occupées des catéchismes, de différentes œuvres paroissiales, de la kermesse avec le concours de toute la population du village et même de la commune. Elles ont accueilli des groupes de jeunes, des sessions, les enfants … dans les locaux autrefois occupés par l’Ecole ménagère.
Elles ont assuré les soins infirmiers dans un petit dispensaire ainsi que les soins à domicile.
Et n’oublions pas que Pommiers a longtemps été une petite exploitation agricole dirigée pendant plus de trente ans par Sœur Julienne BOUSSONNIERE.
Champignelles dans l’Yonne, 1972-2004
Une page de l’histoire de Champignelles se tourne : la Maison des Sœurs-Notre-Dame-des-Apôtres ferme ses portes le 1er octobre 2004 après 32 années de présence, qui ont vu se succéder 27 sœurs.
La plus grande salle du presbytère de Champignelles porte le nom de Notre Dame des Apôtres. Un grand cadre de ND des Apôtres et la photo du père Planque y ont été transférés.
Message de Mgr Gilson (extrait)
« Vous quittez ce coin de notre diocèse où vous avez servi depuis des années. Les habitants savent combien votre présence et votre action étaient lumière et paix. Je vous dis ma fraternelle gratitude et vous assure de ma prière. Une fois encore, acceptez que votre archevêque vous donne mission, mieux, vous confirme dans votre vocation religieuse : votre mission est celle de la prière pour notre diocèse. Portez chaque jour, à l’heure de l’Eucharistie, toutes les intentions et les engagements de notre communauté icaunaise. »
P. Guyard, homélie du 26 septembre, lors de l’au revoir aux sœurs (extrait)
« Une page se tourne, c’est vrai, mais que ce soit pour nous un appel à aller de l’avant car tout chrétien se doit d’être missionnaire, un appel à prendre de nouvelles responsabilités, à nous engager davantage encore au service des autres pour que vive notre communauté ».
Action de grâce de Sœur Marie-Odile Champenois le 26 septembre 2004
Seigneur, ce matin je veux te rendre grâce pour l’appel que tu m’as lancé depuis tant d’années pour être à ton service et au service des autres, particulièrement en Afrique,
Pour ma congrégation missionnaire et les nombreuses années passées au service de mes frères et sœurs africains, qui m’ont appris à vivre l’Évangile au quotidien,
Pour ces quatre années passées ici : que de rencontres, d’amitiés, de services en ton nom, Seigneur !
Je te prie aujourd’hui spécialement pour ceux que j’ai laissés là -bas et ici, des hommes et des femmes, des jeunes et des enfants, courageux, généreux et tous dévoués aux autres. Comble-les de tes grâces et garde-les dans ton amour et dans ta paix. Que l’Église de l’Yonne grandisse et puisse le Seigneur appeler des jeunes qui assureront la relève de leurs aînés. Que la Vierge Marie avec sainte Colombe veille sur tout l’Yonne.
À suivre !
Dans le monde
Bénin
Source : Toko Dabaaru, Église de Parakou, n°38, oct-nov-déc. 2005
Les Pères de la Société des Missions Africaines de Lyon (SMA) arrivent au Dahomey en 1861.
Leur Supérieur général, le Père Planque, contacte plusieurs instituts féminins en France pour que des sœurs les rejoignent et puissent former les femmes.
En avril 1868 arrivent 5 religieuses Franciscaines de Couzon, qui vont s’installer à Porto Novo.
En 1876, le Père Planque fonde l’Institut Notre Dame des Apôtres et dès l’année suivante, en 1877, les premières sœurs arrivent à Porto Novo ; le groupe des sœurs franciscaines choisissent d’intégrer la nouvelle Congrégation.
Leur premier souci est de rassembler les fillettes pour les instruire. Très vite, l’école va se développer ainsi que l’internat.
Elles dispensent ensuite les soins aux malades et mettent en place la catéchèse.
Les sœurs NDA ont ensuite fondé à Agoué, Ouidah (en 1884, avec le Père Dorgère), Cotonou, Allada, Grand Popo, Covè, Attaké, Natitingou, Djougou, Tanguiéta, Parakou, Kandi, Boukombé, Pobè, Bohicon, Salavou, Kaboua, Manta, Pabégou, Cotiakou.
Elles sont encore à Cotonou, Ouidah, Pobè, Savè, Parakou, Djougou et Tanguiéta.
Vers 1900, le christianisme est déjà solidement établi au Dahomey.
Égypte, depuis 1881
Ghana : arrivée des soeurs le 26 décembre 1883 à Elmina
Algérie
Source : "Algérie... porte ouverte", décembre 2006
Sœur Gaudenzia, âgée aujourd’hui de 92 ans, raconte les débuts de la mission de Hennaya, dont elle était l’une des fondatrices en 1938.
Le 21 novembre, en la fête de la présentation de la sainte Vierge et sous sa protection, les sœurs de Notre Dame des Apôtres ouvrent leur dispensaire.
« Un local a été mis provisoirement à notre disposition, mais la pièce qui devait servir de dispensaire étant en réparation, il nous fallut pendant quelque temps donner les soins en plein air. Heureusement, à cette époque, le soleil était très clément et ce fut sans inconvénient que la voûte bleue du firmament nous servit de plafond.
Bientôt, un premier bienfaiteur offrait terrain et immeuble ; à ce généreux donateur d’autres vinrent s’adjoindre et en quelques mois, avec le concours de tous, le dispensaire pouvait accueillir les misères de toutes sortes qui se présentaient.
Quand on terminait les soins donnés au dispensaire, l’on se met en route vers ceux qui n’ont pas pu venir et qui sont par ailleurs trop pauvres pour appeler un médecin. Ces visites dans les douars restent notre occupation préférée. Chez eux, on cause, on pénètre petit à petit leur mentalité, la confiance s’établit, les barrières tombent.
Mais que de pauvreté chez la plupart ! On voudrait avoir une fortune à partager avec tout ce monde et encore, chacun n’en aurait qu’une petite part… »
Québec 50 ans de présence NDA
Elles sont les premières NDA à débarquer dans le Nouveau Monde, l’une venant de France, l’autre d’Afrique. Elles mettent pied en terre canadienne en mars 1955, le cœur plein d’espérance, Sr Berthe Davoult et Sr Gervais Perigault. Elles ont fait œuvre d’éducation à l’école Sainte-Hélène, dans un quartier pauvre de Montréal ; elles ont parcouru les routes du Québec, visité les écoles secondaires, les écoles normales pour faire connaître l’Afrique et lancer l’appel de la Mission ; par tous les temps, elles ont fait du porte à porte, témoignant de leur vécu missionnaire et recueillant des fonds pour que vive cette première insertion en Amérique.
Dès les débuts, la communauté a été internationale et les sœurs ont donné leur jeunesse, leur dynamisme afin que cette nouvelle insertion puisse générer des vocations missionnaires pour l’Afrique.
Du fond du cœur, merci d’avoir fait de nous des femmes-apôtres.
Camilla Martin
Niger 1957-2007.
La Mission Catholique du Gorouol est en pleine effervescence pour préparer le Jubilé des 50 ans de l’Eglise Catholique au Gorouol, région où est située la Mission de Dolbel et où les Sœurs de N.D des Apôtres, présentes dès la fondation, sont restées un peu plus de 40 ans.
À cette occasion, le dispensaire de Dolbel sera nommé Dispensaire Sœur IGNATIA CERIANI. Sœur Ignatia s’est dévouée sans compter pendant près de quinze ans, jour et nuit, près de la population du Gorouol.
L’école primaire portera le nom de Ecole Jean-Marie DUCROZ, rédemptoriste et fondateur de la communauté chrétienne du Gorouol.
_C’est ce qui devait se faire… disent tout simplement les chrétiens.
Reconnaissance bien méritée… et merci à la communauté chrétienne et aux musulmans qui s’associent à cet hommage. Tous ont bénéficié sans distinction de l’éducation donnée à l’école et des soins prodigués au dispensaire.
Argentine
(Source : Point de rencontre n°67, p.8)
En 1980, l’Archevêque de Cordoba, le Cardinal Primatesta, a invité sœur Marciana O’Keeffe et son Conseil Général à fonder une mission en Argentine. Les prêtres de la SMA étaient déjà présents à Cordoba et avaient parlé avec le Cardinal de la possibilité d’avoir ici les sœurs NDA.
Rome encourageait également les congrégations religieuses à aller en Amérique Latine et à aider à promouvoir la Mission ad gentes, ad extra (aux nations, en dehors de ses frontières).
En octobre 1982, les premières sÅ“urs NDA sont arrivées à Cordoba. Le but était d’aider l’Église d’Argentine à ouvrir ses portes à la dimension missionnaire de l’Église. La majorité des fidèles sont des chrétiens catholiques. Le cardinal était clair dans sa lettre : « Les soeurs feraient l’animation missionnaire non seulement dans l’Archidiocèse de Cordoba, mais aussi dans d’autres diocèses. Les sÅ“urs accueilleraient également des jeunes femmes qui ont une vocation missionnaire particulièrement en Afrique. »
Dès le commencement, les sœurs ont opté de vivre dans des régions démunies et la banlieue de Suarez avait été choisie.
Depuis la fondation de la première communauté à Suarez par Sr Rachel Hohmann (française), Sr Anne Barry (irlandaise) et Sr Nicole Rivard (canadienne), beaucoup de sœurs ont suivi, venant de France, d’Italie, d’Irlande, du Nigeria, du Ghana, de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.
Les candidates à la vie religieuse missionnaire ont rejoint le groupe à partir de 1987, et aujourd’hui il y a six sœurs argentines, dont trois sont en Afrique.
D’autres insertions ont eu lieu et aujourd’hui, il y a trois communautés NDA, une dans chacun de ces diocèses : Cordoba, Buenos Aires et Formosa.
Le district d’Argentine célèbre son jubilé d’argent en 2007.
Photos d’époque
Lomé, Togo et Dahomey
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