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« Jusqu'aux extrémités de la terre, vous serez mes témoins »
Sœurs Missionnaires Notre Dame des Apôtres
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 Dernière mise à jour
 le 17 janvier 2024

Centre féminin d’Abidjan, Côte d’Ivoire

Zone 4-Biétry. Les Sœurs de Notre Dame des Apôtres sont dans ce quartier d’Abidjan depuis 1972. Elles cherchent à aider les jeunes filles, les jeunes femmes dont la situation sociale est difficile. Petites servantes, bonnes d’enfants, vendeuses au marché souvent exploitées ou dans la rue. Le Centre féminin Augustin-Planque a vu le jour en novembre 2003. Il forme 35 à 40 de ces jeunes filles et femmes en couture, cuisine, alphabétisation. Sr Eliane Sodjinou nous parle de ce Centre dont elle est responsable.

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« Ma plus grande joie est de constater l’épanouissement et les changements qui s’opèrent dans ces jeunes. La plupart d’entre elles sont issues de milieux modestes voire pauvres et ont une piètre appréciation d’elles-mêmes. Souvent, elles n’ont pas été scolarisées, ou très peu, et sont regardées par leur famille comme des personnes de peu d’importance, ce qu’elles finissent par croire. »

SÅ“ur Eliane et Tantie Augustine, assistante de SÅ“ur Eliane, leur redonnent confiance. Car outre la formation professionnelle, SÅ“ur Eliane leur donne une formation humaine. Le Centre devient un lieu de réflexion pour leur vie future. La formation s’étend sur 4 années. En voici les fruits :

M - « Au Centre nous nous sentons comme dans la maison de Dieu. Au début de la journée et à la fin, nous prions et confions à Dieu nos travaux et notre vie. Cela nous donne de l’énergie et nous aide à tenir malgré les difficultés. Le Centre nous donne envie de vivre. Ici, on s’occupe de nous. Si la SÅ“ur voit que tu as un problème, elle t’appelle et te conseille. Moi, ma tête était fermée… et la SÅ“ur a trouvé la clef pour me libérer. »

Y - « Le Centre est propre et nous donne le goût de la propreté chez nous dans notre maison. La discipline nous aide à nous tenir bien. Quand c’est le temps de rire, nous rions avec nos responsables mais quand c’est le temps d’être sérieuses, nous travaillons. »

G - « Au Centre, j’apprends à gérer mon temps et mon argent. Je ne gaspille plus. »

C - « La SÅ“ur nous fait confiance et dès la première année, nous apprenons la coupe. Ailleurs, dans les autres ateliers, les responsables souvent la nuit et le matin nous donnent à coudre. Parfois, en 3 ans d’apprentissage, tu ne sais pas la coupe. Ici, il n’y a pas de secret. »

D - « Quand nous arrivons au centre, nous oublions nos problèmes parce que l’atmosphère est gaie, nous trouvons des amies. La SÅ“ur nous conseille beaucoup et quand nous faisons quelque chose de pas bien, elle nous reprend. Nous faisons aussi des sorties aux grandes fêtes et cela nous aide à nous comprendre et à mieux vivre ensemble. »

Et les difficultés ?

K - « Oui, nous avons peur, au début, de gâter le tissu que la SÅ“ur nous donne. Mais elle nous fait confiance et nous pousse à nous lancer. Une de nous s’est évanouie quand la SÅ“ur lui a dit de couper et une autre s’est mise à trembler comme si elle avait une crise de palu... »

« Plusieurs d’entre-elles ne peuvent pas payer leur scolarité (la valeur de 16 € en France) car les parents ne voient pas la nécessité de cette formation. Si nous les refusons, ces filles iront dans la rue. D’autre part, elles ont besoin d’une aide financière au départ pour s’installer après la formation.

Une autre difficulté c’est que les filles qui nous arrivent ont souvent eu une vie déréglée… Avec le temps, l’écoute et l’acceptation inconditionnelle, nous voyons de grands changements. D’autres fois nous avons la tristesse de voir qu’au sortir du Centre tout redevient comme avant. D’autres se découragent avant la fin de la formation car elles ont honte d’être acceptées sans avoir payé de scolarité.

Et nous avons toujours besoin de matériel, machines, tissus, fils, etc. »

SÅ“ur Eliane