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le 17 janvier 2024 |
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La Mission selon...Sommaire : Femmes de communion Des articles à lire en ligne Réflexion de José Cristo Rey Garcìa Paredes, CMF Réflexion de Michel Dujarier
Femmes de communionLa fidélité à l’Esprit, Message du conseil provincial de -l’Afrique francophone Message de Sr Eileen Cummins, à l’occasion de l’année jubilaire
Chers Soeurs et Frères Bien aimés de Dieu, Nous sommes heureux d’entourer nos sœurs de Notre Dame des Apôtres pour célébrer avec elles leur fête patronale à l’occasion du centenaire de la mort du Père Augustin Planque, leur fondateur. Nous célébrons en même temps les soixante ans de leur présence au Tchad, présence qui a débuté à Sarh…
Des articles à lire en ligne81e Journée mondiale de la Mission, octobre 2007
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Réflexion de José Cristo Rey Garcìa Paredes, CMF(Extraits d’une intervention donnée à Rome par José Cristo Rey [1] en mai 2005, dans le cadre de la semaine de la vie consacrée) La Mission : clé pour comprendre la Vie Consacrée aujourd’hui Sans une conscience missionnaire forte, l’Église et la vie Consacrée dans l’Église, n’ont aucune signification, aucune raison d’être. La mission est la clé pour comprendre l’Église et tout ce qui se passe en elle, y compris la vie consacrée. Quand la mission est le centre et le principe qui structurent sa vie, tout fonctionne bien et se développe. Définitions de la Mission Le mot mission vient du terme latin “mitto.” Sa signification est “envoyer” ou “être envoyé.” Le sens propre de la mission est “être envoyé.” Ce “être envoyé” répond donc à un appel, à une tâche assignée à une personne pour être accomplie. “Missio Dei”, Au-dessus de tout ! Il y a plus de 50 ans nos frères protestants ont inventé cette expression. Avec cette catégorie ils voulaient parler de la mission de Dieu lui-même. Ils voulaient dire que notre Dieu est Mission. Depuis le Mystère Trinitaire de Dieu qui nous a été révélé, nous savons que la catégorie de mission est absolument essentielle pour comprendre Dieu. Jésus, comme Fils de Dieu, est conscient d’être “envoyé” par le Abba. Dieu le Père est Celui qui envoie son Fils dans le Monde. Le Père envoie aussi l’Esprit qui le rend présent dans le monde, dans différentes occasions et dans une variété de formes. Il est clair que la mission fait partie de l’existence divine. L’Abba est Celui qui envoie, et le Fils et l’Esprit sont Ceux qui sont envoyés. Pour cette raison la réflexion théologique parle de “Missio Dei” comme un des aspects fondamentaux de la Trinité sainte. Être envoyé est une condition existentielle du Fils et de l’Esprit. “Missio Creationis” Toutes les actions de Dieu “ad extra” sont alors actions missionnaires. La Création est le premier acte missionnaire de Dieu. “Missio Redemptionis” Jésus savait que la mission ne pouvait pas être vécue dissociée de Dieu le Père et Créateur ; Jésus savait que sans contempler le visage de Dieu et sans être en communion avec sa volonté, la mission perd son but et devient anti-mission, indépendance stérile. La seule préoccupation de Jésus était de rendre présent le Royaume de Dieu, et de rétablir l’Alliance brisée entre Dieu et nous. Seulement en communion avec Dieu nous réalisons la mission, et ce n’est qu’en communion avec Lui que nous pouvons dire que le Royaume de Dieu arrive parmi nous. La mission de Jésus, alors, n’était pas d’invalider le projet original de la création, ou de condamner l’être humain, mais de restaurer le projet original de Dieu. L’existence humaine de Jésus a culminé dans l’offrande de sa vie sur le Calvaire, sur l’autel de la Croix. C’était son dernier acte missionnaire. La passion est une autre expression de la mission (non pas seulement l’action). Jésus a partagé sa mission avec ses Disciples. Dès le début il a pris l’initiative de regrouper une communauté d’hommes et de femmes disciples. Jésus voulait partager avec eux sa propre mission. Il a eu confiance en chacun d’eux et les a envoyés “deux par deux” proclamer l’Évangile du Royaume de Dieu et agir contre les forces diaboliques qui empêchent la présence de Dieu dans notre monde. “Missio Spiritus Sancti” L’Esprit est le missionnaire du Père et du Fils. L’Esprit est le Maître intérieur, celui qui rappelle tous les mots de Dieu. Plusieurs ont découvert que nous vivons maintenant dans le temps de l’Esprit, dans le temps de la mission de l’Esprit. L’Esprit est le protagoniste principal de la mission. Ceux qui se laissent conduire par l’Esprit, sont poussés et stimulés par Lui et associés authentiquement à la mission de Dieu. La mission de l’Esprit œuvre dans le monde entier. Tous les êtres humains pourraient être transformés par la médiation et l’action missionnaire de l’Esprit. Pour cette raison nous parlons des signes de l’Esprit. L’Église est épiphanie de l’action de l’Esprit dans le monde. “ Missio Apocalyptica ” Le dernier trait de mission est une caractéristique qui paraît quand la mission affronte les dangers, et l’opposition de l’ennemi du règne de Dieu. Cette dimension injecte dans la mission une urgence eschatologique inquiétante. Le missionnaire, imprégné de cette urgence apocalyptique, sent que l’action missionnaire ne peut pas être remise à plus tard. Pour cette raison le missionnaire apocalyptique est informé que le temps a été raccourci, limité. Il manifeste une confiance totale dans le pouvoir de Dieu et dans le développement du règne de Dieu au bon moment. Cette dimension de la mission est exercée par une communauté que prie et intercède pour le monde ; une communauté qui s’est dissociée de la Bête et de son prestige, et qui a au-dessus tout, un amour passionné pour le Seigneur Jésus. Les caractéristiques “Chrétiennes” de la Mission - “ce que nous avons entendu et vu” Nous sommes missionnaires de Dieu par l’action de porter son Evangile « dehors ». Nous savons que nous sommes collaborateurs et coassociés dans son projet, qui est le but de notre vocation, donc, nous répondons à l’appel. Le projet de Dieu ne peut pas être différé indéfiniment. Marie est allée visiter sa cousine en hâte. Les messagers de Jésus ont été envoyés avec les directives d’aller tout droit à la mission donné, sans perdre temps en chemin. La mission chrétienne est impatiente et passionnée. Le/la missionnaire sait comment interpréter le passé, le présent et le futur. Mais cela exige une contemplation profonde de Dieu et de son mystère qui, progressivement, déploie pour nous la signification de mission. C’est à une communauté en prière et en contemplation que la signification du projet de Dieu dans l’histoire humaine se manifeste. La caractéristique “charismatique” : le charisme pour le monde et pour l’Église Chaque communauté religieuse partage la mission de l’Église dans le monde par un chemin très particulier. Le Saint-Esprit agit à travers une Congrégation et ses communautés d’une manière étonnante. C’est très important que les Instituts de vie Consacrée soient moins passionnés de programmer leur “propre” mission, et plus passionnés de découvrir où l’Esprit les conduit. Ainsi ils peuvent être instruments authentiques de l’Esprit pour la mission. Quand un Institut est conscient de sa place dans la mission de l’Esprit, alors, cet institut comprend plusieurs choses : La mission est discernement dans la contemplation de notre monde, de la réalité, à l’écoute des cris de l’Esprit. Dans les situations d’oppression, la vie Consacrée découvre sa nature apocalyptique. La prière missionnaire de la vie Consacrée devrait aussi être caractérisée par ce trait apocalyptique : la prière qui exprime le désir passionné pour la venue du Seigneur et de son Règne. Il est normal pour la vie Consacrée de découvrir un lien spécial avec les groupes humains engagés dans la mission de libération et de rédemption. La caractéristique la plus importante du rôle de la vie Consacrée dans la Mission, est d’exercer la fonction de signe de la parabole du règne de Dieu. La vie religieuse n’est pas un don charismatique de l’Esprit pour résoudre les problèmes des Églises locales ou de la société, sa vocation spécifique est plutôt de manifester l’utopie du Règne de Dieu, qui n’est pas le résultat de nos efforts humains mais un don. Quand la mission est au coeur de la Vie Consacrée, tout fleurit Quand la mission est placée au coeur de la vie Consacrée, elle affecte profondément la spiritualité, la vie communautaire et même les structures. Spiritualité : La conscience de la mission produit la spiritualité. Dieu est comme un feu brûlant dans le coeur : c’est la spiritualité authentique. C’est la racine de toutes les activités et initiatives du/de la missionnaire. Quand Elisabeth a reçu la visite de Marie, elle a été remplie du Saint-Esprit et a crié ses éloges à Marie et révélé celui qui était en elle. Elle est devenue une femme évangélisatrice. C’est ce qui arrive à chaque missionnaire quand il ou elle reçoit la vocation missionnaire qui vient de Dieu. Vie de Communauté : Sans passion de la communion missionnaire avec Dieu, comment une communauté peut-elle être habitée vraiment par la Trinité ? Pour cette raison la communauté est nourrie par l’expérience de la Parole de vie. Quand cette expérience a lieu, il y a un besoin brûlant de la transmettre et de la communiquer. Quand cette expérience existe, la communion est étendue. Les signes des temps et les cris de l’Esprit : Une personne et une communauté qui sentent l’inquiétude et la passion pour la mission, deviennent des sentinelles apocalyptiques. Elles sont toujours en alerte à la volonté de Dieu qui est révélée dans les événements historiques. Le/La missionnaire authentique est toujours prêt à changer de lieu, de place, pour aller là où la mission de Dieu devient urgente et a besoin de collaborateurs. Conclusion Comme Jean-Baptiste, le/la missionnaire authentique est toujours prêt à diminuer, afin que la mission partagée augmente. Il/elle aide chacun à découvrir qu’il est aussi missionnaire du Règne. L’Esprit qui a mis en marche les Prophètes, les Apôtres, et les grands missionnaires, n’est pas éteint. Il continue à être présent parmi nous. La seule chose nécessaire à l’Esprit est la docilité, la disponibilité à être toujours déplacés et stimulés. C’est l’Esprit qui appelle pour collaborer dans sa Mission. Réflexion de Michel DujarierNous avons demandé au père Michel Dujarier [2] une réflexion sur la mission aujourd’hui à l’occasion de la rencontre d’été. Quel regard poser sur l’humanité, sur l’histoire du salut et sur l’Église, pour renouveler notre façon de comprendre et de vivre la mission ? La mission a-t-elle changé ? Le temps des missionnaires est-il fini ? Quelles sont les grandes orientations de la théologie de la mission ? Avec l’apôtre Paul, nous ne cessons d’affirmer : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (I Co 9, 16). Depuis que le Christ a demandé à ses disciples d’être « ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8), la Mission continue : les chrétiens témoignent du Christ ressuscité, l’Église annonce sans cesse le message de Jésus et l’Esprit suscite partout des conversions et des communautés. Première partie : Une nouvelle vision de l’homme et de sa liberté. Tout homme est une personne, avec sa dignité, sa responsabilité et sa liberté. De même, tout peuple a sa personnalité, il a besoin d’être « reconnu » et respecté. C’est ce qu’a révélé au monde l’événement de Bandung (1955, en Indonésie), première conférence des non-alignés : « Reconnaissance pour ce que nous sommes ». C’est le désir de s’exprimer et de décider soi-même, et cela à tous les niveaux : politique, culturel et religieux. Ainsi les Églises elles-mêmes aspirent à être pleinement responsables de leur orientation dans leur croissance. Il faudra attendre 1939 et 1956 pour avoir des évêques africains tant à l’Est qu’à l’Ouest. La reconnaissance de la liberté de chacun est à respecter absolument. Cette aspiration a été reconnue par le Concile Vatican II. Le jour même où a été publié Ad Gentes, un autre texte capital était également voté sur la liberté religieuse. Ce texte marque un tournant théologique avec d’importantes conséquences pour la missiologie. C’est une vraie révolution copernicienne ! Le Concile rappelle que ce droit au respect de la liberté de tout un chacun est fondé d’abord sur la dignité de la personne. Il a ses racines dans la révélation divine elle-même car « L’homme est créé à l’image de Dieu. Certes, Dieu appelle l’homme à le servir en esprit et en vérité. Mais si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint pas. » c’est une nouvelle théologie de l’homme et une théologie de l’acte de foi, de la conversion… et de la Mission. Il ne s’agit pas d’imposer (ni par la force, ni par la pression sociale ou financière) mais de « pro-poser » - Jésus dit toujours « Si tu veux » et ceci par le témoignage d’un nouveau comportement personnel et communautaire, mais aussi par une parole explicite, si possible, toujours dans le respect de l’autre. Nécessité de l’inculturation Déjà sans le mot « inculturation », le Concile Vatican II reconnaît la culture de chacun. Dans Gaudium & Spes : « la personne humaine n’accède vraiment et pleinement à son humanité que par la culture » (53, 1). Aujourd’hui, chacun en prend conscience selon deux aspects : je veux être respecté dans ma culture je veux être un acteur responsable de ma culture et de mon progrès. Il y a un lien entre Évangile et culture, mais la Bonne Nouvelle n’est pas liée à une culture, elle peut et doit entrer en communion avec toutes : accueillir les valeurs avec discernement, mais aussi les purifier, ce qui demande du temps. En 1990, l’encyclique Redemptoris Missio nous invite à développer ce processus qui se réalise peu à peu dans un double mouvement réciproque continuel :
Le développement intégral Il ne s’agit pas d’opposer évangélisation et développement, car ils sont tous deux nécessaires et marchent ensemble : on ne marche pas sur un seul pied ! le développement ouvre l’homme à l’Évangile, mais pas automatiquement s’il est conçu de façon matérialiste. Il faut l’orienter, l’humaniser, le spiritualiser. Pour un chrétien, le développement repose sur un triple acte de foi :
Mais il n’y a de développement durable que « ressenti » par les gens, mené par eux, en commençant par le « possible » local, même s’il est tout petit. Et il n’y a de développement valable qu’accompagné de réflexion humaine et spirituelle sur la réalité des personnes. Une nouvelle vision du salut et de la relation aux autres religions Le renouveau des études bibliques au XXe siècle a entraîné un renouveau de la conception de l’histoire de la révélation mais aussi de l’histoire du Salut avec la place des autres religions et la nouvelle attitude de dialogue nécessaire à la Mission. Des théologiens comme P. de Montcheuil, le P. Daniélou nous ont alertés, tout comme le P. Amaladoss, sur la nécessité de contempler l’action de Dieu qui nous précède. Leurs études nous ont aidés à comprendre le sens du temps et la place des diverses religions dans l’histoire du salut. Deux textes de Vatican II ont joué un rôle important dans la mise en place de la théologie des religions :
Pour suivre cette recherche qui évolue rapidement, il serait bon de lire Michel Fédou, Les Religions selon la foi chrétienne. Il est clair que les religions ont une place et un rôle dans le projet de Dieu. Ce qui a radicalement changé depuis quelques décennies, c’est le regard positif que nous avons désormais ou que nous devrions avoir, sur les autres religions et sur les cultures, avec la conviction forte que chaque culture est source d’enrichissement pour l’Église elle-même. C’est cet état d’esprit qui nous permettra de mieux vivre la mission, dans le dialogue. Le dialogue Dans Ecclesiam suam, en 1963, Paul VI invitait déjà à la pratique du dialogue, d’où la création du Secrétariat pour les non chrétiens (1964) devenu le Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux (1986).
Ce même document décrit les quatre formes du dialogue :
Un autre texte majeur est le document Dialogue et annonce, publié en juin 1991, peu après Redemptoris Missio, en décembre 1990.
Dialogue et annonce sont liés, mais pas interchangeables, aucun des deux ne doit être négligé. Il s’agit d’un cheminement fraternel où chacun découvre l’autre, élargit sa vision et se remet en cause. Dialogue et annonce sont deux façons d’accomplir la mission. Elles sont toutes deux nécessaires. Le dialogue, à sa façon, est déjà une annonce. Tout cela doit se vivre dans un climat d’amour, d’humilité, de patience, de partage, de recherche et de prière. Deuxième partie : nouveau regard sur l’Église et sa mission La mission est toujours nécessaire, mais à bien situer Fondement biblique C’est le Christ lui-même et son Esprit qui ont fait naître une Église fondamentalement missionnaire selon le projet de Dieu trinitaire (Ep 1, 3-14) :
L’envoi de l’Église en mission par le Christ ressuscité : chacun des évangélistes nous présente cette mission avec une note particulière :
La perspective de Paul Dans sa conversion, Paul est appelé pour la mission (Ac 26, 16-18). « Je t’ai destiné à être serviteur et témoin ». A la fin de sa vie, il fait le bilan de sa mission et dans 2 Tm 1, 6-11 et 1 Tm 2, 3-7, il invite son disciple à raviver en lui le don de Dieu, à rendre témoignage, sans honte, comptant sur la force de Dieu qui lui donne toute assurance. La mission, c’est le Tout de sa vie. Vocabulaire à éclairer Jusqu’au XVIe siècle le mot mission est réservé aux Personnes divines : à l’envoi du Fils et de l’Esprit à l’humanité. Puis ce mot est utilisé pour ceux qui ont une responsabilité. Du XVII au XXe siècle, le mot prend un autre sens, il est employé au pluriel et s’applique aux pays lointains. On parle « des missions ». Aujourd’hui, depuis Vatican II, la « Mission de l’Église » implique tous les chrétiens. C’est la fonction essentielle de l’Église. Paul VI, dans Evangelii nutiandi, prend le mot évangélisation comme l’élément essentiel de la Mission de l’Église. Il parle de Mission évangélisatrice. Redemptoris Missio a repris le terme de « mission ad gentes » (aux nations), mais en le situant dans la mission globale de l’Église. Aujourd’hui, les théologiens disent que la mission de l’Église est de susciter le Royaume. Légitimité de la mission La mission de l’Église se situe dans la mission de Dieu (Karl Barth, 1932) La mission de Dieu :
Mission à vivre en Église La mission de l’Église s’inscrit dans le projet de Dieu. L’Église est mission. Il s’agit de réaliser la Gloire du Père, du Fils et de l’Esprit. Toute mission fait naître l’Église. L’Église de Dieu est présence de la Trinité qui se communique et met en communication. L’animateur de l’Église, c’est l’Esprit Saint. L’Église est sacrement du salut : moyen humano-divin pour transmettre le salut à tous. Elle est le corps de la charité sur la terre, agapè rayonnante, qui vit de la charité et la répand. Elle est ferment évangélique (Bruno Chenu). Le mot fraternité est le nom propre de l’Église La fraternité est vécue localement en synergie permanente avec les Églises-sœurs. Vivre concrètement cette mission En église locale Sommes-nous vraiment, dans la pratique, entrés dans le concept d’ »Église-locale », responsable de la mission chez elle, en communion avec les autres ? Avons-nous un regard « extérieur », un regard de « spectateur », voire de « juge » ? Comment parlons-nous ? À la première personne du pluriel, en « nous », ou en « elle » ? Est-ce que j’aime vraiment l’Église qui m’accueille ? les signes en sont : la joie, bonheur d’y vivre, partage de ses joies, peines, espérances. Est-ce que je partage tout avec elle, comme quelqu’un de la famille ? Suis-je conscient que la mission est la responsabilité de cette Église, sous la responsabilité d’un évêque local, envoyé du Seigneur ? est-ce que nous nous sentons responsables avec lui, avec la communauté ? si nous venons à elle, c’est vraiment être avec elle et pour elle, dans une insertion locale, la plus permanente possible. En amour humble exemple de Jules Monchanin Celui de l’étranger qui n’est pas le chef et qui ne sait pas, qui a tout à apprendre
En esprit de Notre Dame des Apôtres Témoignage de vie communautaire, entre cultures différentes. Dans le contexte actuel de l’Afrique, cette dimension est très importante. L’insertion dans l’Église locale doit être vécue le plus possible au contact des gens, dans un partage de vie au quotidien, dans une grande simplicité. Le style de vie doit être proche du milieu, en cohérence avec nos paroles. Le premier signe de l’amour, c’est la proximité. Votre présence auprès de ceux qui ne connaissent pas l’Évangile est un signe prophétique. Dans un esprit de dialogue Au niveau de la culture, le respect des personnes, des coutumes, de la mentalité, l’apprentissage de la langue locale, la connaissance de l’histoire du pays, l’histoire de son Église constituent la base d’un dialogue vrai et profond, et manifestent notre amour de ce peuple qui nous fait l’honneur de nous accueillir. Dans le quotidien de la vie, développer une amitié de proximité, avec un intérêt réel pour le vécu des voisins, des gens du quartier. Cultiver une amitié qui dure. Ne pas travailler avec la montre et le calendrier. Prendre le temps de rechercher le sens des choses, de ce qui peut nous étonner afin de découvrir les aspects positifs. Nous pouvons, dans un second temps, regarder si ce que nous découvrons va dans le sens de l’Évangile, mais ne jugeons pas trop vite. Rechercher toujours le positif dans ce qui peut apparaître négatif au premier regard. Dans les actions humanitaires, faire le plus possible avec les gens du pays, à leur rythme. Travailler avec, et non pour. Réfléchir avec eux sur le sens du service, y compris avec une référence à l’Évangile. Des actions communes favorisent les rencontres fraternelles qui peuvent déboucher sur des dialogues en profondeur. Exigences spirituelles d’un vrai dialogue Un acte de foi évangélique.
Conclusion N’oublions pas la double exigence d’insertion locale vraie et d’amour humble. Ce sont les deux piliers de la mission, auxquels il faut ajouter le témoignage évangélique d’une vie communautaire, surtout vécue en internationalité. Nous ne sommes pas les maîtres de notre mission. Laissons-nous interpeller par ces paroles de Bruno Chenu : « Je n’ai jamais eu qu’une vocation et qu’un désir : servir l’Église. Merci à ma famille humaine et spirituelle à qui je dois tout. » [1] Fr José Cristo Rey García Paredes, CMF, est missionnaire claretain ; théologien renommé, mariologue et expert de la vie consacrée. Il dirige actuellement l’Institut théologique de la vie religieuse à Madrid, en Espagne. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la vie religieuse comme parabole du Royaume, sur Marie et le Règne de Dieu, et sur la théologie de la vie religieuse dans la psot-modernité [2] Docteur en théologie (Paris), Michel Dujarier a été professeur de patrologie au grand séminaire de Ouidah (Bénin) et à l’UCAO (Abidjan). Il a été responsable des Fidei Donum et Rédacteur en chef de la revue Mission de l’Église (OPM-Coopération Missionnaire) ; il a assumé d’importantes fonctions pastorales et de formation en Afrique de l’Ouest. Il publie L’Eglise-Fraternité aux Éditions du Cerf (tome 1 : 1991). |