Décembre 2006
Joyeux Noël ! Recueillons la Paix de Dieu ! Annonçons sa Tendresse à toute la terre !
Au commencement était la Relation. Aussi, je vous propose pour ce mois de décembre une relecture méditée de la rencontre entre Marie et Elisabeth. Le contexte liturgique nous y invite. L’Avent ouvre sur une rencontre, qui demande une « sortie de soi », pour accueillir l’inattendu de Dieu.
La grâce d’une visitation
Dans « La chanson d’Élisabeth » de Robert Lebel, se trouve résumée la grâce d’une visitation.
Deux femmes se révèlent mutuellement la vie dont elles sont porteuses.
Marie et sa cousine Élisabeth se retrouvent enceintes
dans des situations inédites, inexplicables
qui renversent toute logique humaine.
Autour d’elles, regards furtifs, voire méprisants
Les commentaires vont bon train.
Car on le sait bien, il y a un âge pour enfanter
Et pour devenir mère, des règles sociales à respecter.
Zacharie en devient muet d’incrédulité
Et Joseph ne manque pas de conseillers
pour lui dicter la conduite à tenir face à sa bien-aimée.
Pour s’incarner et rejoindre notre humanité,
la Parole a pris un chemin inusité,
Un chemin de nouveauté pas facile à décrypter.
qui inquiète les pouvoirs bien installés.
Scribes et légistes de s’interroger :
Que sera cet enfant qui vient tout bouleverser ?
Deux femmes comblées !
Heureuse ! Bienheureuse !
Toi qui as cru
Chanceuse ! Chanceuse !
Dieu t’a choisie ! [1]
Mais qui donc est cet enfant que je porte en moi ?
Enfant apeuré, humilié
Qui ne cesse de s’écraser
Et qui n’a pas le droit de s’exprimer.
Qui est cet enfant que je porte en moi ?
Enfant spontané, plein de confiance
Qui n’en finit plus de rêver, de rire et de chanter.
Qu’est-ce qui l’empêche d’être libéré ?
Cet enfant, mon enfant est toujours à découvrir,
toujours en devenir !
Quand dans la rencontre de l’autre
Je me sens écoutée, accueillie
Comme pour Élisabeth, la vie en moi tressaille.
Quel que soit mon âge, Dieu me bénit,
Je vais donner la Vie.
Comme pour Marie, quand tu es venue jusqu’à moi
Ton écoute s’est fait compatissante, aimante
Ce fut comme un baume sur mon cœur meurtri
L’enfant blessé en moi, s’est senti compris
Il a tressailli ! Je vais donner la Vie.
L’enfant que je porte en moi
A tressailli
À l’écho de ta voix,
Il a bondi de joie ! [2]
Que sont mes visitations devenues ?
Si je ne retrouve plus la grâce de la première visitation,
Que sont mes visitations d’aujourd’hui ?
Si la Vie est étouffée et n’arrive plus à émerger, à s’exposer ?
Avec Marie… Élisabeth, les femmes d’hier et d’aujourd’hui
La visitation continue !
Camilla Martin
camilamart@ yahoo.fr
[1] Robert Lebel, La chanson d’Élisabeth, CD Argile
[2] Robert Lebel, La chanson d’Élisabeth, CD Argile
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