Formosa, plein nord de l’Argentine. Nous sommes à 1000 km de Cordoba et à 1200 km de Buenos Aires. De nombreuses communautés aborigènes Toba peuplent la province. Le peuple Guarani espère vivre mieux là qu’au Paraguay, pays dont il est originaire.

La paroisse, très peuplée, est située à l’extrême nord de la ville de Formosa. Le village suivant est à 17 km. Les activités se développent au niveau des paroisses : catéchèse familiale, CEB, groupes de jeunes. Un important réseau de vie diocésaine offre des engagements divers : formation aux ministères, groupes de familles accompagnant les jeunes, divers groupes charismatiques, engagements au niveau social et politique, accompagnement des peuples aborigènes, des migrants, groupes de formation juridique. Le diocèse vient de vivre sa fête patronale, deuxième temps fort avec celui du Vendredi Saint. Une procession a drainé une foule immense, croisant une bonne partie de la ville ; elle s’est clôturée par une célébration eucharistique devant la cathédrale.

  Nous sommes trois soeurs : Sr Claudia, Argentine, Sr Jacqueline, Burkinabé, et moi. Ce projet, mûri depuis quelques années, veut poursuivre la mission qui est la nôtre ici en Amérique du Sud, à savoir ouvrir les communautés à leur pleine vocation chrétienne, en leur donnant une dimension missionaire.
  Le projet de l’Eglise de Formosa a rencontré le nôtre. Nous nous mettons au service de ce diocèse pour essayer de réaliser ce défi : faire que l’Eglise de Formosa soit missionnaire,en son sein et à l’extérieur.
  Cette année le diocèse célèbre son Jubilé et a comme objectif pastoral : la Mission.
  Sr Caudia travaille plus spécialement cette orientation en lien avec la Responsable des OPM et son équipe.
  Sr Jacqueline et moi appuyons ce projet et nous investissons dans le barrio au niveau pastoral et social.

Le temps de la chaleur accablante est passé. Nous avons l’heureuse surprise de connaître des matins tout frais, bien frais, avant de voir se lever le soleil et nous offrir de la chaleur.

Notre maison peu à peu s’est transformée en un lieu habitable et accueillant, tout en restant assez simple. Nous avons trouvé des meubles pratiques, que nous avons astiqués pour leur donner belle allure. Un peu de vernis par-ci, un peu de peinture par-là, et nous voilà bien chez nous.

Claudia s’en va à la recherche des groupes d’Enfance Missionnaire dispersés dans la nature et dans les paroisses du diocèse. Chaque jour apporte son lot de nouveautés et de découvertes. "Qui va lentement, va sûrement." Grâce à une laïque missionnaire française, qui travaille à des micros-crédits, elles ont déjà parcouru pas mal de km à travers le diocèse. Très bon pour l’immersion.

Pour moi, je viens de découvrir un peu la réalité de la paroisse où je vais sans doute m’investir. C’est la banlieue la plus peuplée de la ville de Formosa. Elle peut aller jusqu`à 50 000 habitants. Je ne risque pas d’être au chômage.
Mais le monde tournait avant moi, et va continuer après moi. Je n’ai donc aucune prétention. Seulement apporter ma petite et humble participation en vue de créer un monde meilleur.Et vraiment cela n’est pas un luxe.

Si un jour vous passez par là en direction de Clorinda, route du Paraguay, à la sortie de Formosa, tout de suite après le pont, vous avez le Centre à droite après le feu. On le voit bien de la route.

Dans ce lieu, nous passons par toutes sortes d’étapes. Chaque jour, le personnel de la maison est là aux heures de travail. Puis le soir, tout rentre dans le calme. Mais quand vient la fin de semaine, alors le Centre s’anime avec une grande diversité de personnes, suivant les groupes de passage. Aujourd’hui, c’est particulièrement animé.

Nous avons aussi des voisins. Je fais connaissance tous les jours avec les uns ou les autres. Je suis en train de "créer des liens", comme dit le Petit Prince.

Amitiés,
Monique